Historique
L’origine d’Amos dépend fortement de l’histoire du quartier dans lequel le service est implanté.
Le quartier
Dans les années 80/90 le quartier Coteaux/Josaphat avait une très mauvaise réputation.
Une étude réalisée par la Fondation Roi Baudouin et l’asbl DEFIS met en évidence la nécessité d’une action dans ce quartier.
Constats : délabrement de l’habitat, taux de chômage important, pourcentage de personnes issues de l’immigration en rapport avec la population totale,…
La commune de Schaerbeek se désintéressait totalement de la dégradation du quartier : fermeture de l’école communale, absence d’infrastructure sportive et culturelle, absence systématique de force de police,…
Tous ces facteurs ont favorisé le développement d’une logique de ghetto. Violence, concentration du trafic de drogues,… se sont progressivement installés.
Depuis 2012, le contrat de quartier durable Coteaux Josaphat contribue à modifier l’aspect extérieur du quartier sans pouvoir véritablement s’attaquer aux causes de l’exclusion sociale, telles que le manque d’emplois pour les jeunes adultes, la présence de marchands de sommeil, le manque d’infrastructures éducatives et de loisirs pour les jeunes.
http://renovas.be/spip.php?rubrique54
2016 : suite au contrat de quartier, AMOS organise l’année citoyenne Solidarcité 1030 et collabore à plusieurs autres projets :
- un projet d’ouverture d’un point d’orientation pour les jeunes adultes, géré en partenariat entre associations locales, mission locale et actiris, est en gestation avec la Maison de l’emploi de Schaerbeek.
- les parents du quartier s’associent pour fonder l’association Tous ensemble (ATE) afin de mieux répondre aux attentes des jeunes et demandent le soutien des associations locales.
Le contexte
En 1990, le CEFA d’ Ixelles décide de réinvestir cette zone d’exclusion sociale à Schaerbeek. Pari difficile car la commune s’était totalement désintéressée de la situation. C’est dans cette optique que le CEFA a repris les bâtiments d’une école ayant dû fermer les portes.
Les objectifs du CEFA sont de conduire un maximum des jeunes vers l’insertion professionnelle.
A ce moment, la population fréquentant le CEFA était caractérisée par un très faible niveau de scolarité : 53% des jeunes ont au maximum le CEB, 31% n’ont aucune certification, 15% ont obtenu le certificat de qualification de 4éme professionnelle et seulement 1% possède le certificat de l’enseignement secondaire inférieur .
Les jeunes d’origine immigrée hors CEE représentent 38% de la population totale.
Un problème rencontré par le CEFA était la pression exercée par certains jeunes du quartier ou d’ailleurs, venant à n’importe quel instant, avec les demandes les plus diverses, de façon tantôt pacifique tantôt agressive. En effet le CEFA attirait un nombre élevé de jeunes déscolarisés, en recherche de repères.
L’AMO
C’est dans ce contexte qu’est né le projet d’une action en milieu ouvert.
L’idée était de créer une structure géographiquement et institutionnellement proche mais distincte du CEFA pour développer une action efficace à trois niveau :
a) Agir de manière positive sur le quartier en travaillant prioritairement la demande des nombreux jeunes en recherche d’avenir. Mise en place d’un lieu d’accueil, d’information et de détente à partir duquel divers projets sportifs et culturels sont élaborés.
Ramener les jeunes « décrochés » dans une logique d’insertion sociale.
b) Aider l’institution scolaire à gérer son ancrage dans le quartier.
Ce temps d’accueil avait également pour objectif de permettre l’accès à l’infrastructure aux enfants et aux familles du quartier, en dehors des heures scolaires
c) Travailler avec la partie des élèves du CEFA qui au delà des 2 jours de cours obligatoires n’ont pas d’insertion professionnelle et sont à la rue.
Par des moyens spécifiques et des pédagogies adaptées, effectuer un travail de structuration de la demande et des projets des jeunes, tout en optimalisant le travail avec le CEFA (partenariat pour le Module de formation Individualisé).
L’asbl sera un projet pilote (1992) avant d’être agréé par la communauté française en tant que AMO (1994).
Les finalités de l’action :
« L’action visera à contribuer à l’éclosion d’un changement social dans la zone de Schaerbeek menant à un mieux-être individuel et collectif de populations prioritairement jeunes.
L’action visera de manière volontariste les populations se trouvant en marge du cadre habituel du travail social.
L’action visera à améliorer les conditions de vie dans la zone. »
Les objectifs
« L’action visera essentiellement :
1) La prévention
Travailler avec le tissu social du jeune, pairs, école, famille.
2) La socialisation
Procurer l’occasion aux jeunes du quartier de découvrir et d’améliorer leurs potentialités, de reprendre confiance en leurs chances de trouver leur place dans la société. L’asbl contribuera à les mettre en situation de réussite sociale.
3) L’accompagnement individualisé
Accompagnement et suivi du jeune dans sa recherche d’aide et dans ses démarches. Orienter, mener les jeunes à l’autonomie et à la responsabilité.
L’aide individuelle
Le rôle de l’aide individuelle est d’apporter une écoute, une aide, une orientation ou un suivi à tous les jeunes qui en font la demande.
Les demandes d’aide individuelle que reçoit l’AMO proviennent des jeunes eux-mêmes, de leurs parents, des institutions voisines ou du SAJ .
L’AMO est un service à la pointe de la prévention générale. Elle travaille sans mandat et sans contrainte. Cette absence de mandat permet d’établir un lien de confiance avec le jeune en perte de repères car il sait que rien de ce qu’il dit ne sera répété.
Dans les situations où un jeune est envoyé par une institution partenaire, AMOS fait toujours un premier entretien tripartite, avec le jeune, le représentant de l’institution et l’AS de l’AMO.
Cet entretien sert à expliquer au jeune l’aide que peut lui apporter l’AMO car bien souvent le jeune est envoyé sous l’effet d’une contrainte.
Un second rôle est attribué à l’aide individuelle. C’est celui de mettre en évidence des problématiques récurrentes afin d’agir de manière communautaire, sur l’environnement du jeune.
Ainsi, la problématique prioritaire à AMOS étant la scolarité, le projet de MFI en collaboration avec le CEFA a été mis sur pied . Le Module de Formation Individualisé permet aux jeunes en décrochage scolaire et qui en font la demande de construire un projet de formation avec l’aide de l’AMO et du CEFA.
Ce projet est devenu aujourd’hui le projet Solidarcité 1030 ouvert aux jeunes jusqu’à 25 ans.